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5 mai 2025Face à la prolifération des pucerons et mouches blanches, les jardiniers bio privilégient de plus en plus les plantes compagnes pour protéger leurs cultures. Ces végétaux, souvent négligés, agissent comme des répulsifs naturels ou attirent les auxiliaires bénéfiques. Leur mise en place dès le début de la saison permet de créer un écosystème équilibré, limitant l’usage d’insecticides chimiques.
La tagète, un allié contre les nématodes et les mouches blanches
L’œillet d’Inde (tagète) se distingue par son action double : il repousse les nématodes et certaines espèces de mouches blanches. Planté en bordure de parcelles ou mélangé aux cultures, il libère des composés volatils qui perturbent les ravageurs. Son efficacité est particulièrement notable contre les aleurodes des serres et du tabac, responsables de dégâts sur tomates et aubergines.
Le basilic et l’aneth, des répulsifs naturels
Ces aromates, connus pour leurs propriétés culinaires, jouent un rôle clé dans la lutte biologique. Leur parfum intense masque les odeurs des plantes hôtes, décourageant les pucerons et mouches blanches. Le basilic, notamment, est recommandé pour protéger les tomates et les légumes-feuilles. L’aneth, quant à lui, attire les coccinelles, prédateurs naturels des pucerons.
Dill et coriandre : des alliés polyvalents
Le dill et la coriandre agissent à la fois comme répulsifs et comme appâts pour les insectes utiles. Leur présence près des cultures de carottes ou de concombres réduit les attaques de mouches blanches. Ces plantes peuvent être semées en intercalaire ou en bordure de parcelles, formant un réseau de protection naturelle.
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Les méthodes complémentaires pour renforcer l’efficacité
Si les plantes compagnes constituent une base solide, d’autres techniques peuvent être combinées pour optimiser la protection des cultures.
Les nématodes : une arme contre les larves
Les nématodes entomopathes ciblent spécifiquement les larves de mouches blanches et de pucerons. Appliqués via un arrosage, ces micro-organismes pénètrent dans le sol et détruisent les stades juvéniles des ravageurs. Deux formules existent : en poudre (pour les grandes surfaces) ou en capsules (pour les pots individuels). Cette méthode est particulièrement efficace contre les aleurodes du chou et du fraisier.
Les pièges à glu jaune : un piège visuel
Les adultes des mouches blanches sont attirés par la couleur jaune. Des pièges à glu placés près des plantes infestées capturent les individus en vol, réduisant leur capacité à pondre. Ces dispositifs sont économiques et ne nécessitent aucun produit chimique. Ils doivent être remplacés régulièrement pour maintenir leur efficacité.
Le savon noir : un insecticide naturel de dernier recours
En cas d’infestation massive, un mélange de savon noir et d’huile végétale peut être utilisé. Dilué dans de l’eau tiède, il étouffe les larves et adultes en les enrobant. Cependant, ce traitement doit être appliqué avec parcimonie : il affecte aussi les insectes utiles comme les abeilles ou les coccinelles.
Les bonnes pratiques pour une protection durable
L’efficacité des méthodes naturelles dépend d’une gestion globale du jardin. Voici les clés pour créer un écosystème résilient.
La rotation des cultures : éviter les concentrations de ravageurs
Alterner les légumes et les plantes compagnes entre les saisons limite les résurgences de pucerons et mouches blanches. Par exemple, après une culture de tomates, privilégiez des légumineuses ou des céréales associées à de la tagète. Cette pratique brise le cycle de reproduction des ravageurs.
Maintenir la biodiversité : un réseau de défense naturel
Un jardin diversifié attire les auxiliaires (coccinelles, chrysopes) et les pollinisateurs. Intégrez des fleurs mellifères (lavande, romarin) et des arbustes à baies pour nourrir ces alliés. Une haie composée de buissons et d’herbes aromatiques crée un habitat propice à la faune utile.
Surveiller et agir tôt
Une détection précoce des ravageurs permet d’intervenir avant que l’infestation ne devienne critique. Inspectez régulièrement le revers des feuilles (où se cachent les œufs et larves) et observez les signes de stress des plantes (feuilles jaunies, taches collantes).
Fertiliser organiquement : renforcer la résistance des plantes
Des sols riches en matière organique favorisent des plantes plus résistantes aux attaques. Utilisez du compost ou du fumier mûr pour nourrir vos cultures. Des plantes robustes produisent des composés défensifs naturels, limitant l’attrait pour les ravageurs.
En combinant plantes compagnes, méthodes biologiques et gestion écosystémique, les jardiniers peuvent protéger leurs cultures sans recourir aux produits chimiques. Cette approche, bien que plus exigeante en temps et en connaissance, offre une solution durable et respectueuse de l’environnement. Les résultats, visibles dès la première saison, valident l’efficacité de ces pratiques, notamment contre les pucerons et mouches blanches, deux des ravageurs les plus récalcitrants.





