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Pourtant, une solution existe : cultiver des plantes vivaces résistantes, capables de se multiplier naturellement et d’attirer ces pollinateurs essentiels. Parmi elles, certaines espèces se distinguent par leur capacité à créer des refuges pour les papillons, en fournissant à la fois des sources de nectar et des plantes hôtes pour les chenilles.
Montrer le sommaire
- 0.1 Le laitue de lait (asclépiade) : un pilier pour les monarques
- 0.2 La liatris (Meadow Blazingstar) : un aimant pour les monarques
- 0.3 Les asters et les rudbeckias : des fleurs persistantes
- 1 Les stratégies pour créer un jardin accueillant
- 2 Les défis à relever : entre multiplication naturelle et gestion
- 3 Ne laissez plus jamais vos plantes mourir
Le laitue de lait (asclépiade) : un pilier pour les monarques
La laitue de lait (Asclepias spp.) est incontournable pour les jardins papillons. Seule plante hôte des chenilles de monarques, elle permet à ces papillons emblématiques de compléter leur cycle de vie. Son feuillage vert foncé et ses fleurs en grappes attirent les adultes, tandis que les chenilles s’en nourrissent exclusivement. Disponible en plusieurs variétés adaptées aux climats tempérés, elle s’acclimate facilement en pleine terre, même dans les sols pauvres.
La liatris (Meadow Blazingstar) : un aimant pour les monarques
La liatris (Liatris ligulistylis), une plante vivace native d’Amérique du Nord, est décrite comme l’un des meilleurs attractifs pour les monarques. Ses épis de fleurs violettes ou roses, en forme de torches, produisent un nectar abondant qui attire les papillons pendant des semaines. Son avantage ? Elle se multiplie naturellement par division des touffes ou semis, sans nécessiter d’entretien intensif.
Les asters et les rudbeckias : des fleurs persistantes
Les asters et les rudbeckias (black-eyed susan) offrent un double avantage : leur floraison tardive (fin d’été et automne) prolonge la saison des papillons, tandis que leurs fleurs riches en nectar attirent une variété d’espèces. Leurs tiges robustes résistent aux vents et aux gelées, les rendant idéales pour les jardins rustiques.
Les stratégies pour créer un jardin accueillant
Varier les espèces pour un cycle complet
Un jardin papillons efficace combine plantes hôtes et fleurs à nectar. Les plantes hôtes, comme la laitue de lait pour les monarques ou le persil pour les portes-queue, permettent aux chenilles de se nourrir. Les fleurs à nectar (zinnias, verbènes, phlox) alimentent les adultes. En alternant ces plantes, on crée un écosystème autosuffisant où les papillons peuvent se reproduire et se nourrir.
Privilégier les plantes natives
Les espèces locales s’adaptent mieux aux conditions climatiques et attirent les papillons indigènes. Par exemple, la liatris ou le joe-pye weed (eupatoire) sont des choix judicieux en Amérique du Nord. En Europe, les marguerites ou les rudbeckias remplissent un rôle similaire. Ces plantes nécessitent moins d’eau et de fertilisants, réduisant l’impact environnemental.
Éviter les pesticides et les plantes invasives
Les pesticides détruisent les chenilles et les adultes, tandis que les plantes invasives comme la buddleia (buddleja) ou le fenouil sauvage étouffent les espèces locales. Optez pour des alternatives non invasives, comme les tithonias (tournesols mexicains) ou les salvias, qui attirent les papillons sans menacer l’équilibre écologique.
Les défis à relever : entre multiplication naturelle et gestion
La multiplication spontanée : un avantage à double tranchant
Les plantes vivaces comme la laitue de lait ou la liatris se propagent naturellement via les graines ou les rhizomes. Bien que cela réduise les efforts de culture, cette caractéristique peut devenir problématique si les plantes envahissent d’autres zones. Pour éviter cela, prévoyez des bordures de pierres ou de terre battue pour contenir leur expansion.
Lutter contre les espèces envahissantes
Certaines plantes, même utiles, peuvent devenir envahissantes. La buddleia, par exemple, est considérée comme une mauvaise herbe dans plusieurs régions. Privilégiez des variétés stériles (comme Buddleja ‘Miss Molly’) qui ne produisent pas de graines. Surveillez également les plantes comme le fenouil ou la carotte sauvage, qui attirent les portes-queue mais peuvent coloniser les jardins.
Créer un jardin papillons ne consiste pas seulement à planter des fleurs colorées, mais à concevoir un écosystème équilibré. En choisissant des vivaces résistantes comme la laitue de lait ou la liatris, en combinant plantes hôtes et nectarifères, et en évitant les espèces invasives, chaque jardinier peut contribuer à la préservation de ces pollinateurs.
L’effet cumulatif de ces micro-refuges pourrait inverser la tendance à la baisse des populations, rappelant que même les petites actions locales ont un impact global.





